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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/321

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Le uoyage des Princes


Les meſchansn’ontiamais de conſtance, pource que la vertu ne peut demeurer auec le vicieux, † Paratolme ſurpris ſe trouble, eſtonné par 1on propre peché, decheu entierement d’au dace, & ſon cœur deuenu tout laſche, ſeiette tout deſolé aux pieds de l’Empereur auec cette triſte voix : Sire lavengence diuine m’a attrapé auant que i’euſſe commis l’excés que i’ay premedité : ie † cheutau peril que ie vous auois preparé, ie vo°ay preſenté la mort laquelle à voſtrerefus i’ay voulu engloutir pour perir par ma moy meſme& maintenantil faut quei’attende la punition, c’eſt faict de moy, iene doyrien eſperer, & vous ne me † car ma faute eſt trop grande. Ie vous † que pour l’expiation de ma coulpe ieve rifie en moy ce breuuage mortel, à ce que ie ſois defaict plus gratieuſement que ie ne merite. Or auant queie reçoiue le iuſte chaſtiment de mon crime enorme, ie vous aduertiray, Sire, le vous diſant plus pour deſcharger mon cœur, que pour requerir grace : que vous n’aprochiés iamais de voſtre perſonne ceux deſquels vo°aurez faict re pendre le ſang, on dit que le cœur faut quelque fois, mais le ſangne peut mentir, depuis que vous euſtes fait oſter § à mon fils, ie n’ay point eu de relaſche auec les debats de mon cœur, tant les aſſaux continuels de mon deſpit & de ma rage m’ont ſollicité de trouuer le moyen de vous oſter la vie, en ceſte vehemence ie me ſuis tranſ porté à telle extremité, & ay fait preparer ce venin ſans remede, meſlé des plus actifs poiſons du monde, pourvous défaire, &ſans doute ſi vous l’euſſiez pris c’eſtoit fait de vous, & vous fuſſiez