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Le uoyage des Princes


ouurit le diſcours, & le continua deuan l'aſſemblee. Apres auoir longuement erré au recouurement des belles curioſitez qui m'ont attiré, dés l'heure que i'ay eu cognoiſſance, ie m'eſtois retiré en noſtre pays,& ne penſois plus qu'à tenir mon eſprit en douce trâquilité,& à la verité tout cöuenoit alors auec la triſte penſee qui me rete noit,& ſembloit que le ſilence fut tellemët mul tiplié, que rien de nouueau ne deut plus eſtrera conté,pour le contentemét des ames qui ſe plai ſent à la diuerſité de ce qui eſt precieux. Les Da mes n'entendoyent plus de nouuelles récontres, les Cheualiers n'auoiêt plus de nouueautez pour entretenir leurs maiſtreſles,&les eſprits ennuyez de retracer les vieilles cöceptions,ayans à dedain d'eſtre rebatus d'vn meſme ſuiet läguiſſoiët ſans occupation,que voici arriuer vn aer de nouueau té:dont le bruit fut reſpandu par tout.Le propos n'en fut ſi toſt parti des premieresleures qui l'an noncerét,que toutes les langues prirent plaiſir à le dilater, le diuulgans en tous lieux : ce n'eſtoit pointvn conte vain qui ſe ſemoit parmi les pla ces pour amuſer les petits curieux,mais le raport § d'vne verité autant remarquable, qu'autre occaſió qui ſe ſoit iamais preſentee Ce ſecret ne nous fut pas bien declaré, car il eſtoit brouillé par le murmure public, ayant deſia tant eſté manié, que tout meſlé d'impureté il n'eſtoit plus rien en ce que l'on diſoit qu'vne vapeur mau uaiſe enuelopant la verité de deguiſements in finis : vne Belle nymfe qui auoit charge de le faire entendre aux Ortofiles nous oſta de pei ne, & nous declara ce que ſ'en eſtoit, d'autant


que nous