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Le uoyage des Princes

et puis conſiderant que ieme paſſionne Pourl’obiet accomply de mes chaſtesſouhaits, Tout conſolé d’amour à mon ame i’ordonne Vn loyer aſſeuré de n’/deſirs parfaits. 5De meſme ma Maiſtreſſé en ſon cœur affligee, Compaſſe mon ennuyparſon affection,’Voilà comment mon ame en ſon malalegee, e ZModere les rigueurs de mon affliction..* Mais ieſuis abnſé : Carſon amegalante eA bien d’autres deſſeins qui la vont releuant, Quand elle ſcait qu’vn cœurà ſon ſuiet lamente, Elle croiſt ſes ſouſpirs n’eſtre rien que du vent.. Tant de cœurs allumez qui pour elle ſouſpirent, Et deuots à ſes pieds luy requierent mercy, Tant de paſſionneK qui ſa grace deſirent, | Ont de lägtempsaux pleurs ſon courage endurcy. ſQue peut donceſperervn malheureux courage, Qui triſte ſouſpirant n’oſeroit eſperer ? Que courir les effets de l’apparent dommage Où ſon cruel destin le contraint de tirer. Tartant il ne faut plus, mon cœur, que tu esperes Penſerois-tufleſchir vn courage indomté ? Ceſte belle a trop veu d’eſclaues temeraires, Perirſans recompenſe aux pieds de ſa beauté. ſQuel eſt donc ton eſpoirè deſolé, miſèrable, Acheue deperir, ne la va plus reuoir, — Choiſiparmy les bois quelque grotte effroyable, Pour bien toſtyfinir ta vie & ton eſpoir. Quiconques ſois Daymö ou quelque autre puiſſance · Qui viens de tels conſeils moname ſuborner, TKetire toy de moy, i’ay trop d’impatience, Sanselle ie nepuis de moy-meſme ordonner.


Si elle