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Le uoyage des Princes


autre parole en la bouche, que le ſeruice qu’ils doiuent aux Dames, & cependant n’ont rien moins au cœur, d’autant qu’indifferemment à chacune ils vſent de meſmes proteſtations de fidelitez. Ie dyvray que ie croy que tels n’ont rien de bon en l’ame, ou bien ils penſent com meils diſent, eſtants affectionnez de tous ſujets quand ils les rencontrent : Cela n’eſt point ami tié, & encor moins amour.Et pour ſ’en aſſeurer, il faut auoir cét homme de bien, qui par ſa belle dexterité peut, ſiquelque Damel’en prie, luy fai re voir ſon ſeruiteur, en pourtrait toutàl’inſtät. LoFNIs. Ie te prie, m’amie, que nous l’ayons, afin " qu’il me face voir mon ſeruiteur. s E RAF I s E. Quand il n’y aura que nous deux, ie le ferayve nir, il ne ſe veut pas communiquer librement à toutes perſonnes, & ſi toſt qu’il ſeraauec nous, il vous fera voir en belles figures tout ce que vous aurez enuie devoir.VIVAR, Madame ne croyez pas ce que ceſte prudente Dame vous dit, & n’y penſez point, ces † gentilleſſes ſont auſſi vaines que les œrs figurez, prenez vous aux preu ues, qui ſeront ſolides&vrayes demonſtratiös de ce qui eſt, & ne vous abuſez point vous laiſſant trôper par ces ramaſſeurs de petites gentilleſſes, sE RAFisE, Vrayment vous en parlez d’affe ctió, vous auez peur d’eſtre deſcouuert, & que ie ſache par lui ſi vous eſtes fidele à voſtre maiſtreſ ſe.VIVAR.I’ay tät de fidelité pour ma maiſtreſſe, · que ſi ce perſonnage lui vouloit monſtrer autre pourtrait que moymeſme, ma † luy feroit tät de peur qu’il töberoit, & ſe tir à l’enfer, lequel ſ’ouuriroit incôtinent ſous ſes