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Fortunez. Entreprise III


ſpecialement qui ſe trouuent ſouuent en ceſt Hermitage, & s’eſtans eſpoinçonnez d’vn ſou hait plus releué qu’il n’eſt de couſtume à tellés gens qui ont quelquesfois l’ame baſſe, ils s’e— ſtoient efforcez de ſcauoir quelque choſe, & leur debat eſtoit ſur ce ſuiet, mais premiere | ment ils reſpondirent à l’Empereur & diſpute rent auecluy auant que luy dire la reſponſe qu’il attendoit. NEoRET. Sire, pourquoy nousap pellez-vous vos amis, veu que l’amitié n’eſt que · entre pareils, & n’eſt iugee du premier coup ? L’EMPEREvR. C’eſt pour ce queie veux vous aymer pour vous faire du bien. SYNET. Ce ſe ra donc vous qui ſerez noſtreamy, & partant ce nous ſera vn grand aduantage d’auoir tant con uis eſtans ſimples bergers, L’EMP. Et bien, ie § voſtreamy, dés ceſte heure & veux que me teniez pour tel, & en ceſte qualité contentez moy de ce que ie veux ſçauoir devous.NEoRET. · Il eſt raiſonnable, voſtre Maieſté nous pardon nera : Or, Sire, nous auons tant veu de belles gens qui ſont de bonne grace, que nous auös en uie de les imiter.SYNET. Et voudrions bien les paſſer, car nous ſommes hommes, & puis vous nous auez donné du cœur. L’EMP. Comment cognoiſſez-vous qu’ilya de belles gens, & que vous eſtes hommes ? NEoRET. Par la lumiere qui nous fait iuger ce qui plait aux yeux.SYNET. Et parla parole que nous auons à commande ment, pour chercher noſtre contentements L’E Mr E R E v R. Dites-nous voſtre diſpute. NEoRET. Compaignon diſons encor, SYNET. Ayens du ſuiet pour touſiours dire. NEoRET :