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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/570

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Fortunez. Entreprise III

D.

Vn pere a douze fils qui luy naiſſent ſans femme,
Ces douze auſſi ſans femme engëdrēt des enfans,
Quād vn meurt l'autre naiſt, & to° viuēt sās ame,
Noires les filles ſont, & les maſles ſont blancs.

៛. Δ. ₯.

Vn corps qui n'a point d'ame a vne ame mouuante,
N'ayant point de raiſon il rend raiſon des Tēps,
Bien qu'il n'ayt pas de vie, vne vie agiſſante,
Sans vie, le fait viure, en marchant ſur ſes dēts.

Δ. ៛. ₯.

On tire vne liqueur d'vne ſubſtance eſpoiſſe,
Qui paroiſſant humeur eſt vn feu vehement :
Si dans ce feu coulant les prix de tout on laiſſe,
Il les fait imiter le liquide element.

៛. Δ. ៛.

Le marchand n'en veut point encor qu'il le cömāde,
Ceſtuy là qui le fait ne le veut pas auſſi,
Des paſſans le voyans aucun ne le marchande,
Et celuy pour qui c'eſt n'en apoint de ſoucy.

៛. D. Δ.

Je ſuis ce que i'eſtois de faict & d'apparence,
Et ſi ie ne ſuis pas, ainſi comme i'eſtois,
Et ieſuis tout les deux, de propre & de ſubſtāce,
Ainſi i'exiſteray, i'exiſte, & i'exiſtois.

៛. Δ. Δ.

Il eſt vn feu ſubtil extraict de l'eau coulante,
Cachant ſa viue ardeur dedăs ſes froids glaçōs,
Son froid eſt apparent ſa chaleur euidente,
Quand il imite en l'aèr du tonnerre les ſons.