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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/805

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Le uoyage des Princes


menoit Etherine, ces deux cy ne reciterent rien, car tout euſt trop paru, là voix eſt vn ſigne notable. L’Empereur auoit la fantaiſie touchee, toutesfois il ne ſe peut tant fortifier en ſa perſuaſion, qu’il eſtimaſt que ce fuſt la verité qu’il euſt veuë, & qui luy auoit ietté quelques viues pointes, il ne ſe peut faire autremēt que ce qui ayme ne ſe face ſentir : il eſt vray que ce Monarque dominé par l’Amour ne veut rien penſer qu’à ce qui luy aduiendra, ſans qu’il y ayt à douter : Cependant auec ceſte douce penſee accompagnee d’opinion de bien futur, il ſe retira aſſez ioyeux, eſperant que bientoſt il aura le bien que les Princes Fortunez luy ont promis : Et dés l’heure faiſant le magnanime ietta au loingt toute penſee trauerſante qui peut le faire pencher vers les triſtes imaginations, & en ceſte bonne humeur ſe diſpoſa à la reſiouyſſance pour paroiſtre vaillant & vertueux.

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DESSEIN QVATRIESME.


L’entree du grand Melancholique contempteur de ces gentilleſſes. Il eſt mis nud en la Tour d’examen. Il en ſort par vn bel artifice aydé par ſon Page.



LE matin que le Soleil auoit eſtendu les plus riches draps qu’il eſtale pour faire honneur à ſa propre lumiere, & manifeſter la