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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/845

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Au ſieur de Verville, sur
la Conqueſte de la Nym-
phe Xirile.



E demon de Veruille eſt ioint à ſa fortune,
L’un eſt son vray Soleil, commë l'autre ſa lune.
L'un l’eſchauffe & nourrit, l'autre agite ſon corps :
L’amour des beaux ſecrets anime sa memoire,
Et la neceßité, neceſſaire à sa gloire,
Arrondit en ſon ame vn grand nombre d’accors.
Ces quatre, comme Dieux, furent à ſa naissance
Pour luy donner des Arts l'entiere cognoiſſance,
Son Eſprit éleué uoltigea dans les Cieux :
Il accoſta Mercure & print ſon Caducee
Dont il ouurit la terre, obſcure & creuaſſee,
Et penetra ſes reins de l'éclair de ſes yeux.
Le voilà donc au ciel, le uoicy ſur la terre,
Maintenant sur la mer : il ne craint le tonnerre,
Ny les gouffres profonds, ny les uents irritez,
Il demare, singlant aux Iſles Fortunees
Des Princes Fortunez ; apres les Destinees
Qui marquent l’abondance à ſes felicitez.




E E e