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Comment un général pourrait-il, dès lors, sans danger, aspirer à la direction de la politique républicaine ?

Comme Hoche, s’il était républicain, M. Boulanger laisserait au temps, l’intelligence, à la conscience, à l’énergie des citoyens le soin de fonder à jamais la République sur des institutions libres et égalitaires.

Comme Hoche, s’il était un soldat honnête et brave, il ne compromettrait pas la sécurité, l’intégralité de notre pays, en y semant la division en face des dangers extérieurs.

Des journalistes, des représentants du peuple peuvent abdiquer leurs fragiles convictions républicaines ; ils peuvent, sans pudeurs, salir leurs feuilles, déchirer leur mandat et préparer la dictature militaire. − Nous, travailleurs, nous, les mandataires du Parti ouvrier, nous sommes prêts, avec notre parti, à oublier pour un instant les seize années pendant lesquelles la bourgeoisie a trahi les espérances du peuple.

Nous sommes prêts à défendre et à conserver, par tous moyens, le chétif germe de nos institutions républicaines contre tout sabre qui voudrait à la menacer.

Vive la République sociale !

Le comité National :
J. Allemane — Aveline — Brousse — Berthaut — Chabert — Chausse — V. Dalle — Dejeante — Delacour — Dervilliers — Faillet — Graillat — Joffrin — Lamothe — Lavy − Picau — Paulard — Ribanier — Soëns — Vaidy.
Les conseillers municipaux de Paris :
Brousse — Chabert — Dumay — Faillet — Joffrin — Lavy — Paulard — Reties — Simon Soëns.


La jeunesse des Écoles

C’est l’éternel honneur de notre pays, que la liberté, chez nous, à toujours trouvé pour défenseurs, à côté des plus humbles et des plus pauvres citoyens, les jeunes gens studieux et instruits de nos grandes Écoles et de nos grandes Facultés. En 1888 comme en 1830 et en 1851, la jeunesse a fait son devoir et s’est fraternellement alliée, pour combattre la réaction et le césarisme, aux robustes travailleurs manuels de la Cité.