Page:Le bon sens ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles - 1772.pdf/23

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moignage constant de nos sens, qui seuls nous fons naître des idées , & nous mettent à portée de juger de leur convenance ou de leur incompatibilité, Ce qui existe nécessairement, est ce dont la non-existence impliqueroit contradiction. Ces principes reconnus de tout le monde sont en défaut dès qu’il s’agit de l’existence de Dieu ; tout ce qu’on en a dit jusqu’ici est ou inintelligible, on se trouve parfaitement contradictoire, & par là même doit paroître impossible à tout homme de bon sens.

§ 19. Toutes les connoissances humaines se sont plus ou moins éclaircies & perfectionnées, Par quelle fatalité la science de Dieu n’a-t-elle jamais pu s’éclaircir ? Les nations les plus civilisées & les penseurs les plus profonds en sont là-dessus au même point que les nations les plus sauvages & les rustres les plus ignorants : & même en regardant la chose de près, nous trouverons que la science divine, à force de rêveries & de subtilités, n’a sait que s’obscurcir de plus en plus. Jusqu’ici toute Religion ne se fonde que sur ce qu’on appelle en Logique des pétitions de principe ; elle suppose gratuitement , & prouve ensuite par les suppositions qu’elles a faites.

§ 20.

A force de métaphysiquer, l’on est parvenu à faire de Dieu un pur Esprit : mais la Théo-