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La Princesse Camion

veilleux, & la reine même, malgré ſa grande douleur, fut obligée de convenir qu’on ne pouvoit jamais imaginer une choſe auſi ſingulière, ſans avoir un eſprit tranſcendant. On fit des affiches, on les diſtribua, & la reine ſe calma par l’eſpérance d’apprendre bientôt des nouvelles de ſa petite princeſſe. Pour Zirphil, la perte de Camion l’intéreſſoit auſſi peu que ſa préſence ; il réſolut d’aller chercher une fée qu’on lui avoit enſeignée : il demanda permiſſion au roi & à la reine, & il partit ſeul avec un écuyer.

Il y avoit bien loin de ce pays-là dans celui où étoit la fée ; mais le temps & les obſtacles ne pouvoient point arrêter l’impatience amoureuſe du jeune Zirphil. Il paſſa des campagnes & des royaumes ſans nombre ; il ne lui arriva rien de particulier, parce qu’il ne le voulut pas ; car étant beau comme l’amour, & brave comme ſon épée, les aventures ſe ſeroient préſentées s’il les avoit voulu chercher. Enfin, après un an de voyage, il arriva au commencement du déſert où la fée avoit fixé ſa demeure ; il deſcendit de cheval, & laiſſa ſon écuyer dans une petite cabane avec ordre de l’attendre, & de ne point s’impatienter. Il entra dans le déſert qui étoit effroyable par ſa folitude ; les chouettes

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