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employer quelques moyens artificiels, faire prendre à l’enfant un peu de sirop de rhubarbe et de chicorée pour le faire évacuer. On donnerait aussi à la nourrice, pendant quelque temps, une nourriture légère et moins substantielle, afin de rendre son lait plus clair et moins nutritif.

« Le lait d’une nourrice varie d’après son âge, sa constitution, les alimens qu’elle prend, et d’après sa manière de vivre. Elle doit éviter toutes les substances qui troublent sa digestion, surtout les crudités et les liqueurs fortes. Les affections désagréables de l’ame lui sont également nuisibles, ainsi qu’à l’enfant. Celui-ci se ressent toujours des désagrémens qu’elle éprouve : il est exposé à vomir, à avoir le hoquet ; il l’est aussi aux coliques, à la diarrhée, aux convulsions et à bien d’autres désordres. » Toutes ces causes de perturbation et de trouble dont parle Spurzheim, sont grandes et de nature à faire réfléchir les mères. Comment en effet compteraient-elles sur la régularité de régime de la nourrice, quand elles-mêmes ne savent pas toujours s’y soumettre dans l’intérêt de leur propre enfant ? En général, il est à remarquer que, sauf quelques exceptions, les mères qui allaitent elles-mêmes leurs enfans se soustraissent à une infinité de maladies auxquelles sont exposées celles qui renoncent à la lâche la plus importante de leur vie. En effet, si nous en exceptons le moment des couches, on voit beaucoup moins de femmes mourir du temps de l’allaitement que dans tout autre période de la vie. Leur esprit semble être plus gai, plus uniforme, leur humeur plus agréable et leurs sentimens plus développés. Tandis que celle qui renonce à nourrir son enfant, non-seulement faillit au vœu de la nature, mais s’expose en outre à mille accidens fâcheux. Ainsi la fièvre de lait, les