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Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/153

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LE DERNIER

suivait dans les combats, l’assistait dans ses conseils, et se dérobait à la cour aussitôt que l’heure du repos avait sonné. Il y revenait dès que la trompette faisait entendre le rappel des guerriers.

Nous recevions ses leçons par la bouche de ma mère, dont tous les sentimens, tous les discours s’accordaient avec ceux de son époux, et qui vivait en lui comme lui en elle. Ma mère se plaisait à mettre sans cesse sous mes yeux les vertus qu’elle aimait dans mon père, à souhaiter que je le prisse pour modèle de ma vie. Mon père, à son tour, me disait dans l’ivresse de sa joie : « Puisses-tu, mon fils, obtenir du ciel une compagne comme la mienne ! »

Dès que ma raison eut commencé à se former par le développement de mes organes et les premières épreuves de la vie, je fus chargé de transmettre au jeune Adon les leçons que j’avais reçues, et j’étais surpris de voir s’accroître en moi les lumières que j’avais acquises par les efforts tentés pour les communiquer(6).