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LE DERNIER

venir pour ne pas interrompre le fil de ma narration.

À peine Raymond était-il rentré dans les murs de Toulouse, qu’il fut de nouveau harcelé et menacé par les légats. Ses capitouls furent excommuniés malgré leurs protestations d’orthodoxie et d’obéissance. Raymond n’opposait à ces puissans ennemis qu’un appel de leurs procédés iniques au roi des Français et au pape. Ce faible et malheureux prince fit d’abord son testament, puis vint à Paris porter ses plaintes à Philippe, qui l’écouta favorablement. Muni de ses recommandations et de celles des principaux seigneurs français qui s’étaient croisés, il s’achemina sur Rome accompagné de députés toulousains.

Le pape Innocent reçut avec une feinte douceur les supplications de Raymond ; il l’appela son cher fils, et affecta de demeurer neutre entre lui et ses accusateurs : mais avant de confirmer son absolution, il prescrivit une nouvelle enquête et livra encore une fois cette victime aux