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DES TRENCAVELS.

mander en chef les bandes de croisés, au lieu d’être seulement les conseillers et les arbitres de tant de princes arrogans et querelleurs. »

Innocent parut frappé de la hardiesse et de la hauteur des idées du prélat.

« Au moins faudrait-il, » reprit Foulques, « puisque les seigneuries laïques vont s’éteignant, mettre à profit le temps favorable pour les attirer à l’Église, au lieu de les laisser tomber dans le domaine royal.

« Ces possessions en déchéance, distribuées à des hommes voués au célibat, seraient mises à l’abri des usurpations qui naissent des accidens et des luttes de l’hérédité. La seule règle qu’exigerait la prudence dans une telle distribution serait de disséminer et diviser les domaines, et de ne point en réunir plusieurs sur une seule tête ; car, même parmi les clercs, il convient que les principaux, assez puissans pour servir utilement d’auxiliaires au St.-Siège, ne le soient point assez pour lui résister.

« Mais, » ajouta Foulques, « ce qui importe bien plus que l’occupation des do-