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LE DERNIER.

veau légat, et choisit à cet effet un Italien, notaire apostolique, nommé Milon ; mais il fut enjoint à celui-ci de se diriger secrètement d’après les conseils de l’abbé de Citeaux, et de s’entendre avec lui sur les moyens de préparer le piège où Raymond devait être enveloppé et désarmé(14).

Au nouveau légat fut adjoint un chanoine génois nommé Thédise. Les envoyés du St.-Siège portèrent au comte de Toulouse des paroles de paix, et lui proposèrent de terminer tous les différens par la puissante entremise du roi des Français. Raymond goûta cet expédient : « Car, disait-il, tous nos seigneurs et chevaliers sont irrités au plus haut degré contre les prélats, et l’intervention d’un prince laïque sera plus facilement agréée ».

« Il ne faut pas, » lui répondit Milon, que dans aucun cas leur obstination vous retienne, ou plutôt vous entraîne avec eux dans la voie de perdition.

« Votre intérêt comme prince, et votre devoir comme chrétien, conduisent au même but ; car vous ne pouvez ni ne devez