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DU LIVRE PREMIER

Henri, son disciple, et en même temps Arnaud de Bresse, disciple d’Abélard, firent entendre les premiers des plaintes et des réclamations qui furent étouffées par le feu des bûchers, et auxquelles il a fallu un travail de trois siècles pour acquérir cette force qui a fini par affranchir les contrées du nord de l’Europe de la suprématie des papes.

(9) Il y avait, dit Guillaume de Puylaurent, (de Podio Laurentii), des hérétiques Ariens, des Manichéens et des Vaudois, ou Pauvres de Lyon ; mais ceux-ci étaient les plus éloquens. Les chapelains, ajoute ce prêtre, étaient tombés dans un tel discrédit, qu’au lieu de dire proverbialement : J’aimerais mieux être juif, on disait : J’aimerais mieux être chapelain que de faire une telle action ! Les clercs laissaient croître les cheveux pour cacher leur tonsure ; les chevaliers qui la plupart percevaient les dîmes des églises, ne destinaient plus leurs enfans à la prêtrise, et la faisaient conférer aux enfans de leurs inférieurs.

Guill. de Puyl. Prolog.

(10) On peut juger des instructions données à ces légats par celles prescrites précédemment.
Nous mandons, disait le pape Innocent III, aux princes, comtes et barons, d’assister puissamment nos légats ; en sorte qu’aussitôt que frère Raynier