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DU LIVRE PREMIER

lui donnait une autorité supérieure sur toute la province ecclésiastique ; 2.° le domaine direct des comtés de Narbonne, Nîmes, Uzès, Béziers, Agde et Lodève ; 3.° le comté de Toulouse et toute sa province ecclésiastique ; 4.° les comtés d’Albigeois, Querci, et Rouergue en Aquitaine, outre l’autorité suzeraine sur plusieurs autres pays de cette province et de la Gascogne ; 5.° le Vivarais dans celle de Vienne ; enfin, 6.° au-delà du Rhône, le marquisat de Provence, qui relevait de l’Empire. Un auteur de son siècle dit que Raymond tenait en fief du roi Philippe-Auguste son cousin autant de villes qu’il y a de jours en l’an.

V. Hist. de Langued. l. 23, p. 324.

(13) Innocent III fut un des plus fourbes et des plus habiles monarques qui aient occupé le trône pontifical. Aucun de ses prédécesseurs, aucun de ses successeurs n’a porté aussi haut la puissance du glaive spirituel. Il anathématisa les premiers souverains de l’Europe et s’en fit obéir. Il ôta la couronne au roi d’Angleterre, et en lui rendant son domaine, s’en réserva la souveraineté. Il déposséda un grand nombre de seigneurs et retarda de trois siècles la révolution qui déjà menaçait les prérogatives du clergé romain. Le sénat et le peuple turbulent de sa capitale qui, peu d’années après sa mort, insultèrent son successeur, furent