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DU LIVRE PREMIER

louse Raymond de Rabastens, qui déplaisait au St.-Siège.
Sa vie épiscopale est un tissu d’actes de cruauté, de fanatisme et de perfidie envers son prince et son peuple. Il fut contraint de supporter à Rome, en plein concile, le reproche d’avoir fait livrer au pillage la ville de Toulouse, et causé la mort de plus de dix mille habitans : ce reproche lui fut adressé non-seulement par le comte de Foix, mais aussi par des ecclésiastiques, membres du concile.
Foulques est de tous les prêtres de cette époque celui qui a eu le plus de part à l’établissement de l’Inquisition. Cette institution reçut ses règles et ses formes définitives au concile de Toulouse en 1229 ; elle ne fut pas l’ouvrage d’un homme, mais naquit de l’esprit du temps. Avant le concile de Toulouse, Foulques avait désiré sa retraite, et l’avait demandée au pape, qui la lui refusa. Il mourut en 1231 et fut enterré au monastère de Grandselve. Il ne laissa son évêché, dit Guillaume de Puylaurent, qu’après l’avoir en quelque sorte ressuscité et bien pourvu de dîmes prises sur les laïques, pour garantir une existence honorable à ses successeurs, lui qui n’avait pas de quoi vivre, et ne trouva pas plus de cent sous toulousains à sa disposition, lorsqu’il prit possession du siège de Toulouse.

Guill. de Puylaur., c. 41.