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LE DERNIER.

bataille. S’ils marchent réunis, il faudra bien qu’ils éprouvent en quelques semaines toutes les horreurs de la famine ; s’ils s’éparpillent dans le pays, qu’ils trouvent partout, au lieu d’alimens, la vengeance et la mort.

« Tenons-nous enfermés dans nos châteaux avec nos femmes, nos enfans, nos provisions de guerre et de bouche. Que les barbares ne puissent faire un pas sans être arrêtés par un siège. Laissons-les heurter nos murailles avec leurs fronts de fer, et tombons sur eux lorsqu’ils seront déjà épuisés par les fatigues et par la faim.

« N’ayons en campagne que des troupes légères qui harcèlent leurs flancs, interceptent leurs convois, se rencontrent partout, et trouvent partout un refuge en cas de poursuite.

« Quelques châteaux seront pris, quelques villes peut-être seront forcées et saccagées ; mais la patrie sera sauvée : elle devra son salut à des martyrs ; la justice divine récompensera leur dévouement, et ils seront vengés par l’extermination de leurs bour-