quel succéda le cri d’une voix sépulcrale prononçant distinctement le mot Assassin.
La patience et l’obéissance de Raymond furent vaincues par cet incident. Il s’élança dans la chapelle, y entraîna son conducteur ; et, reprenant le ton du maître, il ordonna à tous ceux qui s’y trouvaient d’en sortir, « Qui que tu sois », s’écria-t-il alors, « homme ou démon, qui oses m’accuser d’assassinat, tu mens, et je te défie à la face du Dieu des chrétiens de répéter ton imposture ». Un silence profond succéda à cette interpellation.
Le peuple, qui d’abord avait paru seulement stupéfait, se sentit ému, et quelques murmures se firent entendre. Ces signes d’indignation n’échappèrent point à la sagacité du légat, qui se hâta de mettre fin à la cérémonie, et ramena promptement le comte à l’assemblée des prélats, où la formule de son absolution fut solennellement prononcée. Les moines qui l’avaient assisté dans cet acte de pénitence, lui rendirent ses habits et l’aidèrent à s’en revêtir.