Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
47
DES TRENCAVELS.

La ville de Béziers fut bientôt investie. Au corps d’armée venu des bords du Rhône, se joignirent les bandes de l’Aquitaine et de l’Auvergne, conduites par leurs archevêques, évêques et seigneurs ; puis celles du Velai, dirigées par l’évêque du Puy, arrivèrent en traversant le Rouergue. Reginald, de Montpeyroux, était alors évêque de Béziers ; il demanda à parlementer et fut admis dans le conseil commun. Là, il exhorta ceux qu’il appelait ses ouailles à implorer la clémence du légat, et les vrais catholiques à se séparer des hommes entachés d’hérésie, afin de ne pas partager leur triste sort.

« Vénérable père, » lui dit un des consuls, « nous sommes ici tous chrétiens, et ne voyons parmi nous que des frères. Nous prions ensemble, et saurons, s’il le faut, combattre et mourir ensemble.

Si nos frères doivent être assassinés, ils seront livrés par d’autres que par nous, et leur sang, joint au nôtre, retombera sur la tête de nos bourreaux. » Toute l’assemblée témoigna son assentiment à cette déclara-