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DES TRENCAVELS.

de cet homme, je me présente avec assurance. Le vicomte, en partant, m’a fait le dépositaire de ses volontés, et même de ses soupçons. Il a bien jugé le légat ; et, quoique trahi, je puis attester qu’il rend justice à la bonne foi de Hugues d’Alfar. Serons-nous assez insensés pour confondre le trompeur et le trompé, le bourreau et la victime ? Est-ce l’homme innocent, dupe et injurié par le légat, est-ce son ennemi et l’ami de notre vicomte, qui doit périr par nos mains ? devons-nous fournir à ce conseil de renards tonsurés des prétextes pour consommer leur crime, en ôtant la vie au prisonnier qu’ils ont conquis par la fraude et le parjure ? » Raimbaud, voyant que l’effervescence des têtes commençait à se calmer, continua son discours : « Notre prince, » dit-il, « avait prévu la trahison ; mais, dans le doute, il s’est contenté d’y soustraire son fils et ses amis. L’absence de notre maître n’est pas, vous le savez, le seul motif qui rend impossible la défense de la place. Nous pouvons la quitter par