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Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/124

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LE DERNIER

réveillée dans l’effroi que me causaient ces terribles paroles. Je vois bien qu’elles ne viennent pas de Dieu, car Dieu ne ment point et je te vois. Tu ne m’as pas quittée, tu ne m’es point ravi. Tu ne me le seras jamais sans que la mort, venant fermer tes yeux et les miens, éteigne avec nous nos regrets. »

« Ô Cécile ! » dit Adon, « juge si nos cœurs s’entendent, et s’ils sont faits pour être à jamais réunis ! Je me suis éloigné de toi un instant, et l’esprit malin s’est mis à te tourmenter. Va ! je serai désormais ton ange gardien ; notre vie a commencé maintenant. Vois quelles délices nous sont promises !…… Tu ne désirais qu’Adon, je ne voulais que Cécile ; mais à présent que la Providence nous a réunis, ne te semble-t-il pas avoir changé d’être et de nature ? Avais-tu conçu l’idée des plaisirs attachés à cette vie dont l’amour est l’aliment, et ce monde te paraît-il encore le même ? Pour moi, il me semble en être devenu le roi, le seul propriétaire, de-