cence me rassure. Dieu ne peut vouloir que ses créatures soient aussi facilement le jouet du démon. S’il lui laissait la faculté d’inventer des délices pareilles à celles de notre amour, que lui resterait-il à donner lorsqu’il voudrait lui-même achever le bonheur des enfans qu’il chérit et qui l’adorent ? Partons sans retard ; que le vénérable Philibert entende nos aveux et nos promesses ; qu’il juge de nos actions, et qu’il unisse devant Dieu ce que Dieu a déjà uni par des penchans invincibles. »
Les jeunes amans quittèrent aussitôt la roche qui leur avait servi d’asile. Ils parcoururent d’un pied léger le sentier tortueux qui sépare les pentes d’Appi de celles du vallon de Bompas. Ils arrivèrent auprès du village avant que le soleil eût atteint la moitié de sa course. L’approche des lieux habités ralentit leur marche. Ils se regardèrent et éprouvèrent quelque embarras Cécile dit à Adon : « Il convient de nous séparer ; je sens que je redoute les regards de nos voisins, et que je les craindrais da-