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Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/209

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DES TRENCAVELS.

La rage se peignait sur les traits des trois députés. Foulques retint ses adjoints, et mordant ses lèvres avec un sourire amer : « Eh bien ! » dit-il au comte, « il ne me reste plus qu’un conseil à vous donner, c’est de marier promptement vos trois filles.

« Tout le monde sait, » dit le comte, « que je n’ai point de filles et que je n’en ai jamais eu. »

« Tu en as trois bien dangereuses, » reprit l’évêque, « ce sont, la superbe, l’avarice et l’impudicité. »

« S’il en est ainsi, » dit le comte sans s’émouvoir, « je donne ma superbe aux Templiers, mon avarice aux moines de Citeaux, et mon impudicité aux prélats de l’Église(11). »

Cette réponse dérida le front des barons et des chevaliers qui étaient avec le comte, et que l’audace de Foulques avait irrités jusqu’à la fureur.

« Vous voyez, seigneur évêque, » reprit le comte en souriant, « que je n’ai pas plus oublié que vous nos anciennes ha-