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LE DERNIER

que de me laisser en proie aux insultes de "vos ennemis et à la présomption ignorante de vos ministres. »

Lorsqu’il eut fait ses dispositions pour la prochaine attaque, en donnant ses instructions à son fils Amalric, quelques larmes involontaires s’échappèrent de ses yeux. « Je ne sais, » dit-il, en les essuyant, « quel sort nous est réservé dans la journée de demain ; mais, s’il plaît à Dieu que le terme de ma vie soit arrivé, je te recommande de faire porter mon corps dans la sépulture de nos pères, et qu’il ne soit point enseveli dans cette fatale terre d’Occitanie. »

Simon passa une partie de la nuit en prières ; et, ayant fait célébrer la messe au point du jour, il s’y rendit le premier. À peine s’était-il agenouillé, lorsqu’on vint l’informer qu’un grand mouvement s’opérait dans la ville, et que les habitans se préparaient à faire une sortie. « J’ai donné mes ordres, » dit-il, « et ne veux marcher moi-même à l’ennemi qu’après avoir vu mon rédempteur. » Quand le prêtre eut