Bientôt le sentier les conduit hors de la vue du temple et du hameau, dans les touffes d’arbres qui entouraient la maison. Adon rompt enfin le silence.
« Ô ma Cécile ! j’ai tout entendu et tout dit. Ma mère m’envoyait te faire mes adieux, et moi je venais te dévouer ma vie. Mon vœu est accepté, je puis Maintenant voyager ; et combattre. »
Cécile lui répondit : « Je ne m’appartiens plus, Adon ; je me suis mise à ta merci, n’abuse pas de ma faiblesse. Ma langue se serait plutôt desséchée que de t’adresser sciemment les paroles que tu as surprises… Mais puisque ton cœur les a reçues, que mille fois soit bénie l’imprudence qui m’a livrée à toi en me tirant du néant !… Tu vas partir, mais ta pensée restera auprès de moi. La mienne te suivra partout. Un projet s’est offert à mon esprit pendant ma prière, et c’est Dieu, sans doute, qui me l’a inspirée Demain est le jour du pèlerinage d’Appi ; je dois m’y rendre avec les jeunes filles du