ment. Auprès d’elles un ruisseau est conduit avec art dans un canal recouvert par des dalles d’une roche fissile. C’est là que le lait des brebis, rafraîchi par l’eau toujours nouvelle, se sépare d’une crème épaisse et parfumée qui, à la fin du jour, est introduite dans des outres et convertie en beurre.
Le lapis de verdure où paissent les troupeaux s’étend jusqu’au plateau du Tourmalet, qui termine la vallée entre la masse des rochers pyramidaux d’Espade et le dôme majestueux du Pic du Midi. Deux rameaux de l’Adour s’échappent vers le nord des flancs entr’ouverts de ces montagnes, et sur leurs pentes opposées, glissent les eaux du Bastan dans le vallon de Barèges. Du haut du plateau, le spectateur voit avec surprise sous ses pieds les escarpemens, les abîmes qu’il a franchis ; et derrière l’amas des montagnes qu’il a traversées, la plaine se montre à ses yeux comme une mer couverte de fumée. Quelquefois les nuages, s’élevant du fond des