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Page:Le dernier des Trencavels 3 Reboul Henri.djvu/85

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LE DERNIER

terrasse du château abandonné, pour y jouir de la vue du pays : là nos regards ne pouvaient se lasser de la richesse de ce spectacle.

Nous avions comme sous nos pieds l’ancienne ville de Cessero, dont les maisons basses et humbles étaient groupées autour de l’immense et majestueux édifice habité par les moines ; puis se prolongeait au loin cette île délicieuse, couverte de pâturages et de riches moissons, entourée d’arbres séculaires, parsemée de bosquets dont les ombrages semblaient plus favorables aux méditations voluptueuses qu’à celles de la pénitence. Au-delà de cette île, nos yeux suivaient en le remontant le canal du fleuve à travers la plaine, et voyaient ses eaux bleuâtres se perdre et renaître au sein des arbres et des arbrisseaux qui bordaient ses rivages. Des collines inégalement étagées et ombragées par le figuier et l’olivier encadraient ce tableau.

Raimbaud fit remarquer au vicomte, à travers le voile d’une atmosphère vapo-