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Page:Le dernier des Trencavels 3 Reboul Henri.djvu/87

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LE DERNIER

jardins et en vergers. Au-devant était un portique soutenu par des piliers d’une pierre noirâtre et tachetée que des ceps de vigne entouraient de leurs replis et ombrageaient de leurs guirlandes verdoyantes(4).

Trencavel ne pouvait se contenir. Descendu de cheval, il demandait sa mère aux hommes, aux arbres, à tout ce qu’il rencontrait.

Aussitôt qu’elle lui apparut, il se jette à son cou, tombe à ses genoux, lui baise les mains, le visage, les plis de ses vêtemens. Agnès est émue ; de douces larmes mouillent ses yeux. Elle se complaît dans les transports que sa présence inspire à un fils qui lui était presque inconnu ; elle jouit de la beauté de ses traits, de la noblesse et de la candeur empreintes sur sa physionomie. La veuve de Trencavel retrouve l’image de son époux et tous les souvenirs d’une jeunesse agitée, dont elle essayait depuis quinze ans d’adoucir les regrets.