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Page:Le dernier des Trencavels 3 Reboul Henri.djvu/97

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LE DERNIER

çonné que ce serait se donner un maître que de prendre un amant.

Elle craignait et prenait en pitié cette passion fougueuse qui maîtrise l’âme et la fait esclave des sens. La vie d’amour lui semblait un songe laborieux suivi d’un réveil pénible. Elle trouvait dans l’amitié un refuge contre les orages du cœur et un remède aux amertumes de la solitude. La volupté se mêlait à ses entretiens, non comme une condition impérieuse et tyrannique, mais comme l’effet d’un penchant naturel et d’un attrait qui exclut toute idée de privation entre deux êtres qui ont mis en commun leurs pensées, leurs plaisirs et leurs peines.

« La volupté, » disait-elle, « est la plus brillante des fleurs qui décorent le jardin de la vie ; mais ce n’est pas la plus belle, et elle dure peu. »

L’Anacréon Marveil, qui s’était voué à la culture de toutes ces fleurs, savourait leur miel sans s’en enivrer. Il faisait revivre le passé dans ce qu’il pouvait ob-