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LE DERNIER

« et je suis ton Héloïse ! » Cet instant décida du sort de Zaïde et du mien. Nous obéîmes à la voix impérieuse du désir, comme si nous eussions été seuls sur la terre.

« Notre union fut consommée, et le charme de ces premiers momens fut si enivrant que nous crûmes avoir assez vécu, à moins qu’il ne nous fut accordé de vivre toujours de même.

« La vieillesse d’Ebn-Rosch n’avait pas désarmé ses nombreux ennemis. Les prêtres musulmans détestaient sa science et l’accusaient d’hérésie. Les envieux haïssaient son crédit ; les hommes corrompus craignaient ses vertus et les décriaient. Le peuple jouissait de l’équité de ses jugements et restait dans l’indifférence. Un iman qui ne cessait de tendre des pièges à la bonne foi du vieillard, et tenait sa maison assiégée par des espions, fut informé de l’union mystérieuse de Zaïde avec un chrétien. Après s’être assuré des moyens de constater cette offense, il fit citer la fille