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LE DERNIER

plus puissantes que ces démonstrations : cependant je ne pouvais me résoudre à renier la religion de mes pères, et, me refusant à mettre sur une même ligne J.-C. et Mahomet, j’aimais mieux mourir pour le vrai prophète, que de vivre pour le faussaire. Un jour Valid s’enferma seul avec moi : « Tu ne m’as pas cru assez ton ami, » me dit-il ? « pour me confier les sentiments qui t’unissaient à ma sœur, mais je vous avais devinés l’un et l’autre. Faut-il maintenant qu’un vain scrupule te dévoue à la mort, et n’auras-tu aimé Zaïde que pour la faire mourir de douleur ? Si je n’avais jamais quitté le foyer paternel, je pourrais croire que ta religion est revêtue d’un caractère saint et ineffaçable qui la met au-dessus des autres ; mais mon enfance s’est passée chez des chrétiens, j’ai reçu leurs instructions, leurs sacremens ; c’est en étudiant moi-même à fond les dogmes de ce culte, que je suis parvenu à me convaincre qu’il n’est qu’une émanation du judaïsme, un établissement d’en-