Page:Le dictionnaire de l'Academie françoise, 1835, T2, I-Z.djvu/768

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soupe. Distribuer des soupes aux indigents.

Fam., Prenez manger ma soupe ; j’irai demain manger votre soupe. Venez demain dîner avec moi ; j’irai demain diner avec vous. Prov. et fig. , Ivre comme une soupe. Fort ivre; et, Trempé, mouillé comme une soupe , Très-mouillé. Piow, Dès la soupe. Dès le commence- ment du repas. // était ivre dès la soupe. Prov., La soupe fait le soldat. Le soldat nourri simplement, mais abondamment, est plus propre aux fatigues du métier. Prov. , S’emporter comme une soupe au lait, Se mettre facilement et promptement en colère, .du moindre mot, il s’emporte comme une soupe au lait. Un cheval soupe de lait , soupe au lait; un pigeon soupe de lait , ou de plumage soupe de lait , Un cheval qui est d’un blanc tirant sur l’isabelle; un pigeon de la même cou- leur. Soupe au vin , soupe au perroquet, soupe à perroquet , Des tranches, des morceaux de pain dans du vin. Soupe, se dit aussi d’Une tranche de pain coupée fort mince. Une soupe de pain. Mettez deux ou trois soupes dans ce bouil- lon. En ce sens, on dit, Tailler la soupe. Couper du pain par tranches pour en faire de la soupe. SOUPENTE, s. f. Assemblage de plusieurs larges courroies cousues l’une sur l’autre , et servant à soutenir le corps d’une voiture. Une des soupentes du cabriolet est cassée. Relever les soupentes d’une voiture. Il se dit également de Longues et larges bandes de cuir croisées , qui servent à main- tenir, à suspendre un cheval dans l’appareil qu’on nomme travail. Soupente, signifie aussi. Un retranche- ment pratiqué en planches ou en maçonne- rie, dans la hauteur d’une cuisine, d’une écurie , ou d’un autre lieu, pour loger des domestiques, ou pour quelque autre usage. // couche dans une soupente. SOUPER. V. n. Prendre le repas ordinaire du soir. On vous attend à souper. Quand il a bien diné, il ne soupe point. Il ne soupe ja- mais. C’est jour de jeûne, on ne soupe point. Il dine, au lieu de souper. Vous avez bien soupe aujourd’hui. Je sortais de souper quand il entra dans ma chambre. On ne soupe plus guère. SOUPER ou SOUPE, s. m. Le repas ordi- naire du soir. Grand souper. Souper fin. Souper délicat. On leur servit un magnifique soupe. Qu’avez- vous à votre souper.’ On fai- sait autre/ois de petits soupers charmants. La mode des petits soupers est passée. Après-souper, Le temps qui s’écoule de- puis le souper jusqu’à ce qu’on aille se coucher. On dit njicux, Après-soupée. SOUPESER. V. a. Lever un fardeau avec la main, et le soutenir pour juger à peu près combien il pèse. Vous croyez que cela n’est pas lourd, soupesez-le un peu pour en /"^er. Soupesé, ée. participe. SOUPEUR. s. m. Celui qui est dans l’usage de souper. Il y a aujourd’hui peu de soupeurs. SOUPIED. s. m. Voyez Sous-pied. SOUPIÈRE, s. f Vase large et profond, qui a ordinairement deux anses, et dans SOU lequel on sert la soupe. Une soupière de faïence, de porcelaine, d’argent. SOUPIR, s. m. (On fait sentir l’R, même devant une consonne.) Respiration plus forte et plus longue qu’à l’ordinaire , cau- sée souvent par quelque passion , comme l’amour, la tristesse, etc. Grand soupir. Long soupir. Soupir amoureux. Soupir de douleur, d’amour, etc. Ardents soupirs. Ten- dres soupirs. Jeter des soupirs. Pousser de grands soupirs, des soupirs entrecoupés, des soupirs redoublés. Il pousse de gros soupirs. Il a le cœur gros de soupirs. La douleur s’ex- hale par les soupirs. Retenir, arrêter, étoufjer ses soupirs. C’est l’objet de ses soupirs, se dit D’une fille, d’une femme dont quelqu’un est fort amoureux. Dernier soupir. Le dernier moment de la respiration, le dernier moment de la vie. Je vous servirai, j’aurai de la reconnaissance jusqu’à mon dernier soupir, jusqu’au dernier soupir. Rendre le dernier soupir, les derniers sou- pirs , Mourir. Recevoir, recueillir les der- niers soupirs de quelqu’un, L’assister à ses derniers moments. Soupir, enMusique, se dit d’Une pause, d’un silence qui équivaut à une noire. Prenez garde en chantant à bien marquer, à bien ob- server ces soupirs. Il se dit aussi d’Un signe ayant à peu près la forme d’une virgule, qui marque l’endroit où l’on doit faire un soupir. Il y a un soupir marqué en cet endroit-là. On dit aussi, Demi-soupir, quart de sou- pir, selon la différence des pauses. SOUPIR.IL. s. m. Ouverture pratiquée à la partie inférieure d’un édifice, pour donner de l’air, pour donner du jour à une cave ou à quelque autre lieu souterrain. Faire un soupirail. Des soupiraux. SOUPIRANT, s. m. Amant, celui qui as- pire à se faire aimer d’une femme. Elle a beaucoup de soupirants. Il est familier. SOUPIRER. V. n. Pousser des soupirs, faire des soupirs. Soupirer de douleur, d’a- mour, de regret. Gémir, pleurer et soupirer. Soupirer du fond du cœur. Il soupire sans cesse. Vous en soupirez. Soupirer, signifie quelquefois, Désirer ardemment, rechercher avec passion; et, en ce sens, il est ordinairement suivi de la préposition Après. Il y a longtemps qu’il soupirait après cette place, qu’il soupirait après cela. Il s’emploie dans le même sens , avec la préposition pour. H soupire pour cette femme, pour cette fille. Il ne soupire que pour les richesses. Soupirer, est quelquefois actif au figuré. Soupirer ses peines. Soupirer ses douleurs. Les vers que soupirait Tibulle. Il n’est d’u- sage qu’en poésie. Soupiré, ée. participe. SOUPLE, adj. des deux genres. Flexible, maniable, qui se plie aisément sans se rom- pre, sans se gâter. Voilà du cuir fort souple; en voilà d’autre qui n ’est guère souple. L’osier est souple. Des branches souples. Souple, se dit aussi Des personnes et de certains animaux qui ont une grande faci- lité à se mouvoir. Il faut être bien souple pour Juire de pareils tours. Ce bateleur a le SOU corps bien souple , a les reins souples. Il faut avoir les mains souples pour jouer des gobe- lets. Ce cheval a le jarret souple. Souple , signifie figurément. Docile , com- plaisant, soumis, qui a l’humeur accommo- dante, l’esprit flexible aux volontés d’au- trui. Pour réussir à la cour, il faut être sou- ple. Il a ruiné sa fortune, faute d’avoir été assez souple. Il a l’esprit souple. Il est d’un caractère souple. Un enfant souple aux vo- lontés de ses maîtres. Souple à la raison. Prov. , Cet homme est souple comme un gant. Il s’accommode à tout ce qu’on veut : presque toujours cela se dit en mauvaise part. Pour signifier une complaisance ser- vile. SOUPLEMENT, adv. D’une manière sou- ple, avec souplesse. Il est peu usité. SOUPLESSE, s. f. Flexibilité, facilité à se mouvoir, à se plier. La souplesse du jonc, de l’osier. La souplesse d’un ressort de car- rosse. Il a une souplesse de corps étonnante. Il fut des tours extraordinaires , par la souplesse de son corps. Ce joueur de gobelets n une grande souplesse de mains. Ce sauteur fait des tours de souplesse qui surprennent. Le singe est un animal qui a beaucoup de sou- plesse. Ce cheval a de la souplesse dans les jarrets. Fig., Tours de souplesse. Moyens subtils, adroits, cachés, artificieux, dont certaines gens se servent pour arriver à leurs fins. C’est un homme dangereux dans les affaires, dans le commerce, il Jaut se donner de garde de ses tours de souplesse. Ce n’est que pur des tours de souplesse qu’il est parvenu à ses fins. Il a fait mille tours de souplesse pour supplanter cet homme, pour l’empêcher de réussir dans son entreprise. En ce sens , on dit quelquefois absolument, Souplesses. Ce n’est que par des souplesses qu’il est parvenu à ses fins. Souplesse, se dit quelquefois, figurément, en parlant De l’espril, du style, de la voix. // a beaucoup de souplesse dans l esprit. Il a une grande souplesse de talent. Son st^le a de la souplesse. Sa voix a de la souplesse. Souplesse , signifie aussi figurément , Do- cilité, complaisance, soumission, flexibi- lité aux volontés d’autrui. Avoir de la sou- plesse dans les affaires, dans le commerce du monde. Il est difficile de réussir à la cour, si on n a pas de la souplesse , si l’on manque de souplesse. Il a beaucoup, il a trop, il n’a pas assez de souplesse dans le caractère. SOUQUENILLE. s. f. Espèce de surtout fort long, fait de grosse toile, et qu’on donne ordinairement aux cochers et aux palefreniers, pour s’en couvrir quand ils pansent les chevaux. Donner une souque- nille à un cocher.

SOURCE. s. f. L’eau qui commence à sourdre, à sortir de terre en certain endroit pour prendre son cours vers un autre ; et L’endroit, le lieu d’où l’eau sort. Source claire, vive, limpide. Source qui ne tant jamais. Ce ruisseau ne provient pas des pluies, c’est une eau de source, qui coule de source. Découvrir, trouver une source. Cette rivière est navigable dès sa source. On ne saurait trouver la source. Cette rivière tire sa source de telle montagne, prend sa source en tel lieu. Remonter jusqu’à la source d’une rivière. Remonter une rivière jusqu’à sa source. Les sources du