Page:Le dictionnaire de l'Academie françoise, 1878, T1, A-H.djvu/448

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374 CONNÉTABLIE — CONSCIENCE son desquelles il était héréditaire. Ainsi en Espagne il y avait un Connétable de Castille, un Connétable de Navarre ; et à Rome l’ainé de la maison Colonne s’appelait Le conné- table, comme étant Connétable héréditaire du royaume de Naples. Connétable, est aussi substantif féminin, lorsqu’on parle de La femme d’un conné- table. Madame la eonnétable. CO.NXKTABLIK. s. f. On appelait autre- fois ainsi La juridiction des maréchaux de France sur les gens de guerre, et sur ce qui regardait la guerre, tant au civil qu’au cri- minel. Le siéye de la connétabiic était à Pa- ris. Lieutenant de la connétablie. Archer de la connétablie. Il s’est dit aussi de La juridiction des ma- réchaux de France, pour les alTaires qui re- gardaient le point d’honneur. La connéta- blie se tenait ordinairement chez le doyen des maréchaux de France, comme représen- tant le connétable. COX.VEXE. aclj. des deux genres. T. de Palais. Il se dit Des allaires qui ont une certaine liaison les unes avec les autres. Affaires, matières connexes. Délits connexes. Cette cause est connexe à telle autre. COX.’EXI(».. s. t. Liaison que certaines choses ont les unes avec les autres. On ne voit pas la connexion de ces deux idées, de ces deux propositions. Il n’existe aucunecon- nexion entre ces principes et les conséquen- ces qu’on en tire. cox.VEXiTÉ. s. f. Rapport aperçu entre deux ou plusieurs choses ; disposition réci- proque qu’ont crrtaines choses à être join- tes. Ily a unegrande connexité entre la mo- rale et la jurisprudence. Il n’y a point con- nexité entre ces deux affaires, entre ces deux causes. COXXIVEXCE. S. f. Complicité par tolé- rance et dissimulation d’un mal qu’on doit ou qu’on peut empêcher. Connivence mani- feste. La connivence du magistrat, des juges. La connivencedu père a été cause du désordre de ses enfants. Il se prend quelquefois pour Complicité. Ils étaient de connivence ensemble pour, etc. Aijir de connivence. « ;oXXIVEXT, EXTE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties d’une plante qui ten- dent à se rapprocher. Anthères conniventes. Feuilles conniventes. Calice connivent, Dont les divisions sont conniventes. COXXIVER. V. n. Participer, en dissimu- lant, à un mal qu’on peut et qu’on doit empêcher. Un juge qui connive aux concus- sions d’un greffier, qui counive avec un gref- fier. Une voulut passe déclarer ouvertement, maisilcnnnicait avec lui. Un percepteur et un receveur qui connivent ensemble. COXOÏDE. s. m. T. de Géom. Corps ou solide qui tient de la ligure d’un cône. Crt.XQl’E. s. f. Grande coquille concave. On voyait dans ce tableau Vénus portée sur une conque. Vue conque marine. Il se dit aussi de Certaines coquilles en spirale, dont, suivant la Fable, les tritons se servaient comme de trompettes. Go.NQUE, en termes d’Analomie, La ca- vité de l’oreille, au fond de laquelle est l’orilice externe du conduit auditif. CO.VQUÉRAXT. s. m. Celui (jui a conquis beaucoup de pays, qui a fait de grandes conquêtes, .lexandre fut un grand conqué- rant. Un redoutable conquérant. Cuillaume le Conquérant. On lui donne que|i[uefoisun féminin, ’/.énobie fut une illustre conqué- rante. Il s’emploie aussi adjectivement. Un roi conquérant. Un peuple conquérant. Les na- tions conquérantes. Fig. et fam., .voir l’air conquérant, se dit D’un homme, d’une femme qui se pré- sentent avec une panure dont ils semblent tirer avantage. CO.VQl’ÉRIR. V. a. (Il se conjugue comme .Acquérir, et n’est guère usité qu’à l’inlinitif, au prétérit dêlini et aux temps composés.) Acquérir par les armes, soumettre, subju- guer. Conquérir une ville, un pays, une pro- vince, un royaume, .lexandre conquit l’Asie. César a conquis les Gaules. Les- pays qu’il avait conquis sur les Germains. L’ardeur de conquérir. Il s’emploie figurément, surtout au sens moral. Les peuples que ses prédications avaient conquis à la foi. Conquérir tous les cœurs. Par ce -noble désintéressement, il a conqttis leur estime. Conquis, se. part, passé. Le pays com/in’s. Les peuples conquis. Les villes conquises. Traiter une province en pays conquis. COXQUÊT. s. m. T. de Jurispr. Acqxiêt fait durant la communauté entre le mari et la femme. Il se joint toujours avec Arquel. Elle a sa part dans les acquêts et conquéts. CONQUÊTE, s. f. L’action de conquérir, on La chose conquise. Faire la conquête d’un pays. Belle, grande, glorieuse conquête. Garder ses conquêtes. Étendre ses conquêtes, .-igrandir son État par des conquêtes. Pays de conquête. L’amour des conquêtes. Vivre comme dans un pays de conquête, Vivre à discrétion. CoNOL’ÊTE, s’emploie figiuément, surtout au sens moral. Les paisibles conquêtes de la religion. De nouvelles conquêtes étendent cha- que jour le domaine de la science. Il se dit, dans un sens particulier, en parlant De l’amour. La conquête d’un amant. Cette beauté fait tous les jours de nouvelles conquêtes. Cet homme a des qualités aimables, il a fait ma conquête. Je suis sa conquête J’en veux faire ma conquête. • Fara., Avoir un air de conquête, se donner des airs de conquête. Avoir l’air conquérant. COXS.t ;RA.T. adj. m. Qui sacre un évêque. L’évêque consacrant II est aussi substantif. Le consacrant. CONSACRER. v. a. Dédier à Dieu, à quelque divinité, avec certaines cérémonies. Consacrer une église, un autel, un calice. Consacrer une personne à Dieu. Il consacra le nouveau temple à Jupiter, à Junon, etc. Ce bois avait été consacré aux Muses, à Diane, etc. La colombe fut consacrée à Vénus. On l’emploie aussi avec le pronom personnel. Se consacrer à Dieu. Se consacrer au service des autels. Il signifie également, Donner, dévouer à Dieu, sans observer aucune cérémonie particulière. Après tant de temps donné au monde, il a consacré le reste de ses jours à Dieu. Il signifie au figuré , Dévouer, destiner, employer quelque chose à un certain usage. Consacrer sa jeunesse, sa vie, etc., à l’étude, au barreau, à la guerre, à l’exercice des armes, etc. Il consacre ses talents à la défense des libertés publiques. Consacrer son argent à se former une bibliothèque. Consacrer un bâtiment à un usage public. On l’emploie aussi avec le pronom personnel. Se consacrer à l’étude des langues, des belles-lettres, de la philosophie. Consacrer à quelqu’un son temps, ses veilles, ses soins, etc., Lui dévouer son temps, ses veilles, etc. CONSACRER, signifie encore. Rendre sacré, saint, vénérable. Ce lieu fut consacré par le sang des martyrs. La piété consacre toutes les autres vertus. Il signifie, par extension. Sanctionner, rendre durable. Un monument fut élevé pour consacrer le souvenir de cette victoire. Une gloire que les siècles ont consacrée. Les erreurs, les préjugés que le temps consacre. Il se dit particulièrement en parlant Des mots, des locutions que l’usage adopte, et qu’on ne peut changer, bien qu’ils ne soient pas toujours selon les règles de l’analogie ou de la grammaire. L’usage consacre des locutions qui sont quelquefois très vicieuses. L’Église a consacré ce mot. Elle l’a déterminé à une signification particulière, hors de laquelle il n’est point d’usage. Consacrer, se dit encore particulièrement De ce que fait le prêtre, lorsqu’il prononce les paroles sacramentales en vertu desquelles le corps et le sang de Jésus-Christ sont réellement sous les espèces du pain et du vin. Le prêtre consacra autant d’hosties qu’il y avait de communiants. C0NS-CBÈ, ÉE. part, passé. Un tejnple con- sacré à Jupiter. Un autel consacré à la Vier- ge. Hostie consacrée. Les fonds consacrés à cette dépense. Une expression consacrée par l’usage. C’est une erreur sans doute, mais elle est consacrée. Dans le langage thèolo- gique, Consubstantiel et Transsubstantia- tion sotU des mots consacrés, des termes con- sacrés. COXSAXGUIN, INE. adj. Parent du coté paternel. Il n’est guère usité que dans ces locutions, Frère consanguin, sœur consan- guine, Frère, sœur de père seulement ; par opposition à Frère utérin, sœur xitérine. Frère, sœur de mère seulement, et & Frère germain, sœur germaine, Frère, sœur de père et de mère. Il s’emploie quelquefois substantivement, au pluriel, surtout en Jurisprudence. Les utérins et les consanguins. COXSAXGL’IXITÉ. S. f. (L’U fait diph- tongue avec l’I.) Il se disait, chez les Ro- mains, de La parenté du coté du père. De- gré de consanguinité. Il se dit, en Droit canon, et seulement en matière de mariage, de Toute sorte de parenté, soit du coté du père, soit de celui de la mère. CO.VSCIEXCE. s. f. Lumière intèrieiu-e, sentiment intérieur par lequel l’homme se rend témoignage à lui-même du bien et du mal qu’il fait. Conscience délicate. Conscience scrupuleuse. Conscience timorée. Conscience bourrelée Conscience tranquille, lionne con- science. Conscience erronée. Délicatesse de conscience. Scrupule de conscience. Remords de conscience. Le ver de la conscience. Le cri, les reproches de la conscience. Le tribu- nal de la conscience. Le for de la conscience. Descendre dans sa conscience. Consulter sa conscience. Faire une chose pour l’acquit de sa conscience. Cela peut se faire en sûreté de conscience, en toute sûreté de conscience. Vo- tre conscieyice ne vous reproche-t-elle rien ? .gir contre sa coyiscience. Parler contre sa conscience. Parler selon sa conscience. Capi- tuler, transiger avec sa conscience. Capitula- tion de conscience. On l’emploie très sou- vent en matière de religion. Examen de conscience. Directeur de conscience. Diriger les consciences. Troubler les consciences. Cela n’ est propre qu’à alarmer les conscien- ces. Liberté de conscience. Conseil de conscience. Conseil qui était