Français étaient opposés à notre occupation en Mandchourie ?
— Cela prouve que vous lisez davantage les rapports officiels que les relations de nos écrivains les plus qualifiés. MM. Abel Bonnard et Pierre Benoît, plus récemment M. Pierre Lyautey, hier encore MM. Sauerwein et Chadourne, ont exprimé un avis opposé auquel je me range entièrement.
J’aurais bien autre chose à ajouter que je ne veux pas dire et notamment que si les Japonais ont étendu leur domination en Corée, en Mandchourie, s’ils cherchent à gagner la Mongolie, c’est qu’ils ne peuvent pas faire autrement et qu’il y a bien là de notre faute. Autrefois, le Japon comme aujourd’hui la Chine, était décimé par les épidémies. Celles-ci compensaient la formidable surpopulation annuelle. L’Amérique et l’Europe ont débarqué avec leurs médecins, leurs médicaments, leur progrès. Les épidémies sont enrayées, de sorte qu’actuellement la population du Japon s’accroît de 900 000 âmes par an.
L’on ne peut plus compter que sur les tremblements de terre ! devait me dire plus tard, avec une souriante amertume, un Japonais.