L’Arrivée
deux heures de l’après-midi, sur le
quai blanc de soleil, l’un des journalistes
qui parle français me propose de
m’accompagner à Kyoto. Ainsi, il profitera
de « ma conversation documentée ». Nul
taxi en vue. Un coureur charge mes bagages
sur son pousse-pousse et, à pied, nous
nous acheminons vers la gare. Une auto
stationne à quelques mètres. J’y aperçois
un très vieux monsieur qui, l’air accablé et
coiffé d’un chapeau melon, repose sur le
manche d’une ombrelle ses mains gantées
de fil gris. Il dort. J’ai su depuis que c’était
l’agent consulaire !
Dans le train électrique qui nous mène à Kyoto, le journaliste me soumet à un interrogatoire qui tout d’abord ne diffère pas essentiellement de celui du douanier, mais soudain prend un autre tour :
— Puis-je vous demander votre carte de visite ?
— La voilà.