Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Premier Contact



Que les occupants du car sont curieux à contempler ! Les banquettes deviennent des étagères. Une vieille accroupie face au volet strié de lumière, et s’y retenant, les ongles agrippés, dort, le buste droit, la tête renversée sur l’épaule. Une jeune fille, assise sur ses talons, sommeille, rigide, la tête à peine inclinée : comment fait-elle pour ne pas tomber ? Un vieillard en kimono, maigre comme une arête et escamotant ses jambes, est posé sur sa bouffante ceinture. Le train s’arrête : il se lève et, sa ceinture soudain gonflée, il prend l’aspect d’une vieille autruche !

Un jeune paysan entre : vigoureux, un teint de poterie étrusque et quelque chose dans le visage d’étrangement animal. D’un déclic du jarret, il fait sauter ses geitas, et ses pieds, brusquement, m’hypnotisent : ils sont pris dans les sabis qui, séparant le gros