Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/68

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est de rigueur dont la décevante longueur dépasse souvent la durée du séjour.

Il y a trois classes de courtisanes chinoises : la première, réservée aux hommes politiques et aux fonctionnaires chinois, — inabordable. La seconde, réservée aux Européens millionnaires, — de moins en moins abordable. La troisième accessible aux fortunes moyennes. Après quoi, il y a une demi-douzaine d’autres classes, mais toutes déclassées et qui vont des dancings de seconde zone aux boîtes à marins ou à soldats.

Sauf au restaurant ou au dancing, où elles ne se distinguent guère des femmes du monde, l’on n’aperçoit point les courtisanes des deux premières classes. Mais la troisième classe est le soir l’amusante parure de Shang-Haï. Vêtues de soies éclatantes et le visage soigneusement peint, ces dames montent dans leurs élégants rickshaws que borde un collier d’ampoules électriques et, sitôt la nuit, allument. Ainsi éclairées par leur rampe, au trot avisé des coolies, elles passent dans la rue sombre comme de légers météores. Les trotteurs sont dressés. Ils savent à quel moment il convient de ralentir, de tourner ou d’obli-