Page:Le godmiché royal, 1789.djvu/8

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Heureuſe invention qu’on doit au monaſtere,
À mon con enflammé vous plaiſez à bon droit,
Encore valez-vous mieux que le bout de mon doigt.
(Elle ſe branle.)
Mais quoi ! quand Jupiter encule Ganimede,
Junon ſeroit réduite à ce triſte remede !
Quoi ! quand de mon époux les perfides couillons
Dont je jeûne ſouvent, élancent le bouillon
Dans des endroits ſecrets dont rougit la nature,
Je me contenterois de la ſimple figure !
Non ; on verra plutôt un carme repentant,
Aller, le vit baiſſé, prêcher dans un couvent ;
Il eſt temps qu’à la fin je venge cet outrage,
S’il eſt vrai que tout cul de Jupin ſoit le gage.
Tous les vits déſormais pourront foutre Junon,
Et je veux me ſervir de mon illuſtre con.
Chere Hébée, paroiſſez.




JUNON, HÉBÉE.


Hébée.




A vos ordres soumiſe,
Grande reine, excuſez ſi je viens en chemiſe ;
Mais dans votre antichambre, exerçant mon talent,
Hercule me foutoit, Madame, en attendant.