Page:Le journal de la jeunesse Volume I, 1873.djvu/52

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annules ou considérablement atténues, le mal de mer disparaît, et, avec lui, les principaux inconvénients de la traversée.

Le projet que nous signalons est du a un ingénieur anglais. M. Fowler, qui en a étudie tons les points de vue, depuis six ou sept années. On peut voir, par nos gravures, à quel système de navires il s'est arrête. Ce sont des bateaux à vapeur à aubes, d'une longueur de 430 pieds anglais (137 mètres), de 95 pieds de largeur aux tambours, près des roues (29 mètres), de 37 pieds (17 mètres) a l'arrière. Les moteurs seront deux machines indépendantes, de la force chacune de 1400 chevaux nominaux, c'est-à-dire d'environ 4000 chevaux vapeur en'effectifs: nous avons dit que la forme et les dimensions seraient telles, que les mouvements de la mer dans les plus gros temps seront presque insensibles.

Les trains de marchandises seront reçus en cale, et les trains de vova~em's a l'étape supérieur, dans l'entrenont, tes uns eUes antres partaitementa couvert atahridela))Iuie,duvent,dutroid.<estsons des docks couverts, construits dans tes deux ports de dena!'tetd'arrivee,que les trains,sonteves an niveau des raits par des mactnnes hydrauliques, passeront sans que les voyageurs aient à descendre de leurs compartiments, du citomnde fer en bateau à vapeur ou réciproquement: en cinq minutes, le transbordement d un train sera effectué au départ comme a l'arrivée.

Il va sans dire que les nouveaux navires, les/'cn's<<'<(mc'r.s(t)acs a vapeur) comme les nomme M. Fo\vIer. seront établis avec tout le luxe d'amenaement et le confort des grands paquebots; salons, catnnes, seront mis a disposition des diverses classes de voyageurs pendant la traversée pendant le trajet, qui ne dure !'a qu'<Mc/M«rf, les douaniers feront )eur office, et les voyageurs n'auront en realite a subir qu'une station d'une heure dans une gare de p!'emier ordre ce sera pour cnxun repos, non une fatigue.

Voila pour la traversée proprement dite, qui offrira ainsi toutes les conditions de régularité, de vitesse, de sécurité et de confort. Restent la sortie et l'entrée dans les ports. C'est le côte de la question qui est à l'étude, question en partie résolue sur la côte anglaise, ou le port de Douvres, choisi par nos voisins, serait l'objet d améliorations qui profiteraient à la navigation en général. L' un de nos dessins montre ce port en perspective, avec les nouveaux docks, vers lesquels se dirige un ferry-steamer, qui traverse en ce moment le vaste et nouveau port abrité a l'est et à l'ouest par deux jetées immenses.

En France, la même question est étudiée. Un de nos ingénieurs maritimes les plus savants et les plus compétents, M. Dupuy de Lome a rédigé à ce sujet un mémoire qui paraîtra prochainement et qui conclura sans doute sur le choix du port de départ en France et sur les travaux et améliorations nécessaires. Les Anglais préféreraient a Calais un point voisin de la côte entre Calais et Boulogne, pres du cap Gris-Nez ou un phare électrique est établi depuis peu..Mais il reste à savoir si ces deux ports maritimes ne protesteront point contre un choix qui peut léser leurs intérêts.

Ajoutons enfin pour terminer, qu'un savant industriel, M. Bessemer, bien connu pour ses procédés de fabrication de l'acier, a étudie un projet de navire a vapeur dont un modèle est eu ce moment même en construction et sera prochainement terminé. Son but est aussi la suppression du mal de mer, par la suppression du roulis. La partie t'o!i~inat de ce projet consiste dans un salon suspendu a l'interieur du navire et dont le planein'r pourra osei[)er autour de son axe. peufhtnt'jue te navire osciHeraauttntr du sien, sous )'hu)uene<'(tes n)ouven)euts()e ta u)er. L'équilibre du salon serait obtenu par l'action d'une pression hydraulique dont la disposition et le mécanisme seraient trop longs a décrire, mais qui auraient peur effet de maintenir le plancher horizontal. Le roulis serait ainsi supprimé, mais non le tangage. Du reste, il ne s'agit plus ici, comme dans le projet Fowler, du transbordement des trains de chemin de fer.

Voila ou en est aujourd’hui la question posée en tête de cet article: voyager de Paris a Londres, de France en Angleterre, sans changement de voiture, sans mal de mer pour les voyageurs, sans rompre charge pour les marchandises.

A. Guillemin.

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LE NID DE LÉROT
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« Cet age est sans pitié» a dit le fabuliste, et pourtant écoutez.

Je pouvais avoir une dizaine d années. Ce devait être en automne, car les beaux chasselas pendaient blonds et diaphanes le long des espaliers qui couraient sur le mur du grand enclos.

Un panier d'osier blanc dans une main, une petite échelle sur l'épaule, j'étais allé faire la cueillette. J'appliquais ma petite échelle ici et là. Je grimpais: je soulevais les feuilles rougies, je coupais les grappes et le pâmer s'emplissait.

En ce pays les murs d'enclos sont généralement faits de terre battue entre deux planches, de pisé comme on dit. De distance en distance, restent dans le mur des trous carres, a la place ou s'appuyaient les chevrons du piseur. On ne les bouche qu'au dehors, du cote où l'on crépit le mur. Ce sont autant de petites grottes.

Or, pendant que je cueillais, voilà que, au milieu d'un bruit de feuilles frôlées, s'agit quelque chose qui me, qui glisse, qui fuit le long du mur. C'est roux, c'est velu. – Je l'ai vu; c'est un rat, un rat-fruitier, museau pointu, fines moustaches, oreilles