Page:Le journal de la jeunesse Volume I, 1873.djvu/179

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du fameux sculpteur Thorwaldsen, et qui aura été restauré aux frais d'une souscription publique, a à Thorn, par les soins d'une académie qui porte le nom de Copernic, une nouvelle et magnifique édition sera publiée du livre des Revolutions des corps célestes.

Dans cette même ville où existe encore la maison qui abrita le berceau de Copernic, il y aura sans doute aussi une sorte de pèlerinage commémoratif à la chambre qu'orne un vieux portrait de lui, car dans cette ville le culte traditionnel pour sa mémoire est, parait-il, fort ardent, fort vivace.

On raconte que, lorsque Napoléon passa vainqueur en Pologne, après avoir fait réparer le tombeau qui est dans l'église de Frauenbourg, il visita la maison de Thorn, et voulut acheter le vieux portrait; mais le pauvre tisserand qui en était alors le possesseur refusa de céder, même à haut prix, cette peinture qu'il regardait comme une véritable relique sainte, gage de bénédiction pour sa demeure.

Peut-etre le brave homme n'avait-il pas autrement conscience de l'hommage rendu au célèbre défunt; mais l'honneur n'en est que plus touchant, plus signiticatif; et là-haut, l'âme pure du bon chanoine a du s'en réjouir.

Et, maintenant si vous voulez que nous nous prononcions sur cette épineuse question de nationalité, je propose de dire: «Copernic n'est ni'à ceux-ci, ni a ceux-là il est à tous il est à la science dont il fut l'un des plus vifs flambeaux, il est A l'humanité dont il fut l'un des plus;dignes et plus nobles enfants. Qu'il y ait donc fête partout pour son glorieùx aniversaire! »

~L'ONCLE



COMMENT ON DONNE A MANGER.

AUX PLANTES D'ÀI’Î’ATEMENT


Aucune occupation n'est plus charmante, plus gracieuse que les soins prodigués, presque dans cha~[ue demeure, aux plantes ornementales des appartements. L'amour des fleurs est général malheureusement cet amour est maladroit,, souvent meurtrier, rarement fécond, car bien peu de personnes sont habiles a soigner ces captifs involontaires et immobiles qui ne savent, pour protester, que mourir.

Grace aux travaux du Dr Jeanel, un immense perfectionnement vient d'ètre réalisé en appliquant à la culture des fleurs d'appartement les expériences de M. Ville sur les engrais chimiques. Une fois la plante bien prise dans le vase où elle est placée, nous ne savions que l'arroser selon ce que nous croyions utile. Qu'en résultait-il? L'eau que nous versions lavait la terre, enlevait les parties solubles de l'engrais et nous étions tout étonnés de voir la plante languir, s'étioler et périr. Cette expérience est de tous les jours répétée, elle amène le dégoût et l'ennui.

Désormais nous possédons un moyen sûr, rationnel, de nourrir nos plantes comme on nourrit un animal véritable, et, par suite, de les maintenir aussi longtemps que nous le voudrons dans leur plus florissant état de végétation.

Le traitement est des plus simples mais avant d'en donner les détails, n'est-il pas indispensable de nous rendre compte de ce qu'il importe de faire et du pourquoi on le fait? Au point de vue général, il faut bien se pénétrer que, dans l'ensemble harmonieux des êtres, lès végétaux, quels qu'ils soient, représentent des intermédiaires entre le rogne minéral et le règne animal. Qu'on n'oublie point que le règne minérales est la matière première de leur organisation, mais que, par contre, ils doivent devenir eux mêmes la matiere première de l'organisation animale. En d'autres termes, les végétaux se nourrissent de minéraux les animaux de végétaux. Ce cercle immense comprend la nature entière qui nous contient.

Quelles sont, demanderez-vous, ces substances minérales dont se nourrit la plante?

Nous ne pouvons entrer ici dans l'énumération trop longue, des quatorze corps révélés par l'analyse chimique; il nous suffira d'indiquer que les uns iennent de l'atmosphère sous forme d'eau'et d'acide carbonique, les autres du sol dans lequel ils sont puisés par les racines. Parmi ces derniers, citons la silice, la potasse, le fer, la chaux, etc.

Quant à'l'acide carbonique, il est absorbé par les feuilles et décomposé par elles sous l'influence de la lumière alors elles laissent s'envoler l'oxygène, ce principe indispensable à la respiration des animaux, et déposent, dans les tissus de la plante, le carbone que nous y retrouvons plus tard, pour nous chauffer, sous forme de charbon.

N'oublions ~pas l'azote, extrait de l'air par certaines plantes et du sol par la' plupart des autres, et qui joue, par ses composés, un des rôles les plus actifs et les plus importants de la végétation ce sont les engrais-qui l'apportent et le'fournissent, ainsi que la ~plupart des principes indiqués tout à l'heure comme venant du sol.

On avait cru, jusqu'aux expériences de Boussingault, que la végétation exigeait une sorte de fermentation, une putréfaction lente des principes décomposables apportés parle fumier. Mais, le jour où il a été prouvé que la plante absorbe,, purement et simplement les éléments minéraux qui se fixent en elle, on a compris tout de suite qu'il n'était point nécessaire d'ajouter au sol une matière putréfiable, et qu'il serait plus avantageux de mettre la plante à même d'absorber directement les aliments minéraux dont elle a besoin.

C'est ce que nous allons faire, maintenant que nous savons ce que nous voulons et ce que nous cherchons.