Page:Le journal de la jeunesse Volume I, 1873.djvu/403

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Le nom latin de l’autruche était Struthio camelus, c’est-à-dire autruche-chameau. Quelque bizarre qu’il paraisse de faire entrer en parallèle un oiseau avec un quadrupède aussi étrange que le chameau, la comparaison est cependant très-juste.

Si nous analysons attentivement les deux animaux, nous trouverons entre eux de nombreux points d’analogie. D’abord les jambes et les pieds de l’autruche offrent avec ceux du chameau une similitude que vous pourrez constater par vous-même au Jardin d’Acclimatation. La tête aplatie, garnie de deux grands yeux entourés de cils épais, et posée sur un cou long, flexible, recourbé, n’est-elle pas la copie de celle du chameau, en réservant, bien entendu, tous les caractères ordinaires des oiseaux ? Maintenant regardez les deux animaux côte à côte ; vous observerez chez tous les deux le même dandinement accompagné d’un balancement ou plutôt d’une ondulation du cou, la même position de la tête en marche, enfin la même manière de se coucher, en pliant le genou. Cette ressemblance n’a pas frappé que les Romains. Les Arabes appellent aussi l’autruche l’oiseau-chameau et la considèrent comme un mélange de ces deux espèces.


L'autruche de l'Adrar. (P. 398, col. 2.)

L’instinct craintif de l’autruche lui fait rechercher les vastes plaines sablonneuses ou couvertes de maigres broussailles, qui lui permettent de découvrir à de grandes distances l’approche de ses ennemis. Elle se nourrit d’herbes, d’insectes, de reptiles et devient presque omnivore à l’état de domesticité. Le goût et l’odorat paraissent peu développés chez elle et elle se jette avec voracité sur les objets les moins pro-