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les mille nuits et une nuit

oncle. J’entrai donc chez lui, et je lui appris ce qui était arrivé à mon père et ce qui m’était arrivé, à moi, pour perdre ainsi mon œil. Alors il se mit à pleurer beaucoup de pleurs, et s’écria : « Ô fils de mon frère ! tu viens d’ajouter une affliction à mes afflictions et une douleur à mes douleurs. Car je dois t’apprendre, que le fils de ton pauvre oncle qui est devant toi s’est perdu depuis des jours et des jours, et je ne sais ce qui lui est arrivé, et personne ne peut me dire où il est ! » Puis il se mit à pleurer tellement qu’il s’évanouit. Lorsqu’il revint à lui, il me dit : « Ô mon enfant ! je me suis affligé une affliction considérable pour le fils de ton oncle, moi ton oncle ! Et toi, tu viens d’ajouter une peine à mes peines, en me racontant ce qui t’es arrivé et ce qui est arrivé à ton père ! Mais pour toi, ô mon enfant, il vaut encore mieux avoir perdu l’œil que la vie ! »

À ces paroles, je ne pus plus me taire sur ce qui était arrivé au fils de mon oncle, son enfant à lui. Je lui révélai donc, toute la vérité. À mes paroles, mon oncle se réjouit à la limite de la joie, vraiment il se réjouit fort à mes paroles sur son fils. Et il me dit : « Oh ! fais-moi vite voir cette tombe. » Et je lui répondis : « Par Allah ! ô mon oncle, je ne sais son emplacement. Car je suis allé bien des fois la rechercher, sans pouvoir en trouver l’emplacement ! »

Alors, moi et mon oncle, nous allâmes au cimetière, et, cette fois, en regardant à droite et en regardant à gauche, je finis par reconnaître la tombe. Alors, moi et mon oncle, nous fûmes à la limite de la joie, et nous entrâmes sous le dôme ; nous enle-