Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/257

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du portefaix…
229

cialement mon dos, ma poitrine et mes flancs, et tellement et si fort et si furieusement que je perdis connaissance, après avoir perdu tout espoir de survivre à de tels coups. Il cessa alors de me frapper, et s’en alla, en me laissant étendue sur le sol et en ordonnant aux esclaves de m’abandonner en cet état jusqu’à la nuit, pour, ensuite, à la faveur de l’obscurité, me transporter à mon ancienne maison et me jeter là comme une chose inerte. Et les esclaves firent ainsi, et me jetèrent dans mon ancienne maison, selon l’ordre de leur maître.

Quand je revins à moi, je restai longtemps sans pouvoir bouger à cause de mes meurtrissures ; puis je me traitai avec divers médicaments, et peu à peu je finis par guérir ; mais les traces des coups et les cicatrices restèrent sur mes membres et sur ma chair, comme si j’avais été frappée par des lanières et des fouets ! Et vous avez tous vu ces traces.

Lorsque, au bout de quatre mois de traitement, je finis par guérir, je voulus aller jeter un coup d’œil du côté du palais où j’avais subi cette violence ; mais il était ruiné entièrement, lui, et aussi toute la rue où il était, depuis un bout jusqu’à l’autre ; et à la place de toutes ces merveilles, il n’y avait plus que des monceaux d’ordures accumulées par les déchets de la ville. Et, malgré toutes mes recherches, je ne pus arriver à avoir des nouvelles de mon époux.

C’est alors que je revins auprès de ma plus jeune sœur Fahima, qui était toujours une jeune fille vierge ; et toutes deux nous allâmes faire visite à notre sœur du même père, notre sœur Zobéida, celle--