Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/305

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misérable palefrenier sortira bientôt du hammam ; on n’attend plus que cela pour commencer la fête ! »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et, discrète, remit son récit au lendemain.

ET LORSQUE FUT
LA VINGT-UNIÈME NUIT

Schahrazade dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, qu’à ce récit du genni qui concluait en disant : « Et on n’attend plus que la sortie du bossu du hammam ! » la gennia dit : « Oui ! mais, compagnon, je pense fort que tu te trompes beaucoup en m’affirmant que Sett El-Hosn est plus belle que cet adolescent. Ce n’est pas possible. Car, moi, je t’affirme qu’il est le plus beau de ce temps ! » Mais l’éfrit répondit : « Par Allah ! ô ma sœur, je t’assure que la jeune fille est plus belle encore. D’ailleurs, tu n’as qu’à venir la voir avec moi. C’est facile. Nous profiterons de l’occasion pour frustrer le maudit bossu de cette merveille de chair. Les deux jeunes gens sont dignes l’un de l’autre, et ils se ressemblent tellement qu’on dirait deux frères ou tout au moins deux cousins. Quel dommage ce serait, que le bossu pût copuler avec Sett El-Hosn ! »