il fit sa chose ordinaire avec Schahrazade, la fille du vizir.
LA CINQUIÈME NUIT
Schahrazade dit :
Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que le roi Iounane dit à son vizir : « Ô vizir, tu as laissé l’envie entrer en toi contre le médecin, et tu veux que je le tue, pour qu’ensuite je m’en repente comme se repentit le roi Sindabad après avoir tué le faucon ! » Le vizir répondit : « Et comment cela s’est-il fait ? »
Alors le roi Iounane raconta :
« On dit qu’il y avait un roi d’entre les rois de Fars qui était grand amateur de divertissements, de promenades dans les jardins et de toutes les espèces de chasse. Aussi il avait un faucon qu’il avait lui-même élevé et qui ne le quittait ni le jour ni la nuit : car, même durant la nuit, il le portait sur son poing ; et, quand il allait à la chasse, il le prenait avec lui, et il lui avait suspendu au cou un gobelet d’or où il le faisait boire. Un jour qu’il était assis dans son palais,