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les mille nuits et une nuit

— Or, maintenant apprends, ô toi, l’éfrit ! que si le roi Iounane avait conservé le médecin Rouiane, Allah l’aurait conservé à son tour. Mais il avait refusé, et avait résolu sa mort.

Et toi, ô l’éfrit ! si tu avais voulu me conserver, Allah t’aurait conservé. »


— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit luire le matin, et s’arrêta discrètement. Et sa sœur Doniazade lui dit : « Que tes paroles sont délicieuses ! » Elle répondit : « Mais qu’est cela comparé à ce que je vous raconterai la nuit prochaine, si je suis encore en vie et que le Roi veuille me conserver ! » Et ils passèrent cette nuit-là dans le bonheur complet et la félicité jusqu’au matin. Puis le roi monta à son diwan. Et lorsqu’il eut levé le diwan, il rentra dans son palais et se réunit avec les siens.


LORSQUE FUT
LA SIXIÈME NUIT

Schahrazade dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que lorsque le pêcheur dit à l’éfrit : « Si tu m’avais conservé, je t’aurais conservé ; mais tu n’as voulu que ma mort, et moi, je te ferai mourir emprisonné dans ce vase, et je te jetterai dans cette mer ! » — alors l’éfrit s’écria et dit : « Par Allah sur toi ! ô pêcheur, ne le fais pas ! Et conserve-moi généreusement, sans trop