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les mille nuits et une nuit

et sept fois il retomba par terre. Enfin, il put rouvrir les yeux après un évanouissement encore plus long que les autres, et il raconta à ses sœurs toute la triste histoire depuis le commencement jusqu’à la fin. Puis il ajouta : « Et maintenant, ô secourables sœurs, je viens vous demander le chemin qui conduit aux îles Wak-Wak ! Car mon épouse Splendeur, en partant, a dit à ma pauvre mère : « Si ton fils veut jamais me retrouver, il n’aura qu’à venir me chercher dans les îles Wak-Wak ! »

Lorsque les sœurs de Hassân eurent entendu ces dernières paroles, elles baissèrent la tête, en proie à une stupeur sans bornes, et se regardèrent longtemps sans parler. Enfin elles rompirent le silence et s’écrièrent toutes à la fois : « Lève ta main vers la voûte du ciel, ô Hassân, et tâche de l’atteindre ou de la toucher. Cela te serait encore plus aisé que de parvenir à ces îles Wak-Wak, où se trouve ta femme avec tes enfants ! » À ces mots, les larmes de Hassân coulèrent comme un torrent, et inondèrent ses vêtements. Et les sept princesses, de plus en plus émues de sa douleur, s’efforcèrent de le consoler. Et Bouton-de-Rose lui entoura tendrement le cou de ses bras, et lui dit, en l’embrassant : « Ô frère mien, calme ton âme et rafraîchis tes yeux, puis prends patience avec la destinée contraire, car le Maître des Proverbes a dit : « La patience est la clef de la consolation, et la consolation fait parvenir au but ! » Et tu sais, ô mon frère, que toute destinée doit s’accomplir, mais jamais celui qui doit vivre dix ans ne meurt dans sa neuvième année ! Prends donc courage, et essuie tes larmes : et moi je vais faire tout